Entretien avec un visionnaire.
À seulement 38 ans, l’homme d’affaires Luc Poirier compte déjà plusieurs dizaines de projets immobiliers à son actif. Ce qui rend la chose encore plus exceptionnelle dans son cas, c’est la nature des projets «non conventionnels» qu’il a réalisés, mais surtout, ceux qu’il visualise et compte mener à terme sous peu. Pensons notamment à son tunnel reliant la Rive-Sud à Montréal.
J’ai eu la chance de rencontrer Luc Poirier à quelques occasions, notamment lors des deux témoignages qu’il a livrés aux événements mensuels du Club d’Investisseurs Immobiliers du Québec à Montréal, et sa facilité d’approche m’a étonné. C’est pourquoi, j’ai décidé de le rencontrer en tête-à-tête afin qu’il nous partage sa vision de l’investissement immobilier. Voici donc l’essentiel de notre échange des plus inspirants et enrichissants.
Yvan Cournoyer : Comment entrevois-tu l’avenir de l’immobilier au Québec?
Luc Poirier : De bon augure même si depuis un an les choses vont un peu moins bien. Je crois que les taux d’intérêt vont rester bas encore quelques années ce qui aura pour effet de stimuler l’économie. L’emploi au Canada n’est pas si mal et les États-Unis semblent vouloir repartir de plus belle. Je suis confiant. Par contre, je crois que pour ce qui est de l’immobilier de luxe, le ralentissement ressenti depuis quelques temps va s’accentuer davantage.
Yvan Cournoyer : À quoi attribues-tu ton succès comme développeur immobilier?
Luc Poirier : Le fait de faire les choses différemment des autres, car il y a beaucoup de projets compétiteurs. De plus en plus, pour bien réussir comme développeur, il faut soit offrir des produits originaux qui sortent de l’ordinaire, soit vendre plus bas.
Yvan Cournoyer : Ton meilleur conseil à prodiguer à un débutant?
Luc Poirier : Se mettre en action et commencer à investir le plus tôt possible sans pour autant acheter n’importe quoi. En immobilier, le temps fait son effet et le plus tôt on achète, le mieux c’est. Plusieurs personnes attendent que le marché baisse de façon marquée pour aller de l’avant. Ils risquent peut-être d’attendre longtemps. Je dirais également de mettre leurs peurs de côté ce qui, selon moi, est la cause principale de leur inaction.
Yvan Cournoyer : Tes plus grandes forces comme investisseur? Serait-ce l’audace, la créativité et ton sens de la vision?
Luc Poirier : Wow! Exactement ça. Tu as vraiment vu juste. Je suis une personne qui crée les opportunités. Je n’attends jamais qu’elles viennent à moi.
Yvan Cournoyer : Parle-nous un peu de ton sens de la vision.
Luc Poirier : J’ai toujours eu un sens de la vision très développé. Dès l’âge de 10 ans, je voulais devenir entrepreneur. Je suis né avec un bon sens de la vision et je l’ai développé davantage par la force des choses au fil du temps.
Yvan Cournoyer : Que fais-tu concrètement pour nourrir ce sens de la vision?
Luc Poirier : Je lis beaucoup pour continuer à apprendre et je me permets surtout plusieurs moments de relaxation loin du train-train quotidien où il nous est rarement possible de s’arrêter pour réfléchir. Contrairement à d’autres, je n’utilise aucune technique particulière. Je prends souvent des vacances qui me permettent de réfléchir à tous les trucs flyés que je pourrais faire. Beaucoup de mes deals ont été trouvés et réfléchis la nuit! Je me lève en pleine nuit n’arrivant plus à dormir et je gribouille. La technique semble bien fonctionner.
Yvan Cournoyer : Ta meilleure transaction?
Luc Poirier : Les prochaines qui s’en viennent. Lol.
En fait, mes projets grossissent, sont de plus en plus complexes, demandent plus de liquidités à chaque fois et les défis sont toujours grandissants. Voilà ce qui me rend le plus fier à chaque projet et pourquoi je réponds : les transactions à venir. Le meilleur est toujours devant moi.
Yvan Cournoyer : Ok. Dans ce cas, ta pire transaction?
Luc Poirier : Ça, j’en ai quelques-unes dont une me vient spontanément à l’esprit. Lorsque j’ai tenté de me lancer dans l’import-export de meubles. Ce ne fût définitivement pas une bonne idée. En fait, tous mes projets immobiliers se sont bien déroulés et ont été un succès. À chaque fois qu’un projet s’est moins bien déroulé, c’est lorsque je suis sorti de mon créneau qu’est l’immobilier. Comme tous, je dois garder le focus.
Yvan Cournoyer: Investis-tu toujours seul ou avec des partenaires?
Luc Poirier : J’ai toujours investi seul, mais depuis deux ans, j’intègre des partenaires car les projets sont de plus en plus d’envergure. L’immobilier, c’est une business de cash flow et on en manque toujours. Il faut donc constamment être créatif afin de trouver des liquidités.
Yvan Cournoyer : Utilises-tu la SCHL pour le financement de tes projets ?
Luc Poirier : Non. Je n’ai jamais fait appel à eux pour aucune de mes transactions. Je trouve leurs exigences trop sévères et contreignantes. Je préfère de loin me joindre à des partenaires que d’utiliser la SCHL. D’ailleurs, c’est le cas avec mon prochain projet, le Rubic. Situé coin René-Lévesque et Wolfe à Montréal, il s’agira d’un super bel immeuble qui permettra de me démarquer des autres projets similaires.
Yvan Cournoyer : Quel est le projet le plus fou que tu caresses?
Luc Poirier : J’en ai plusieurs. Tout d’abord, le projet du tunnel en est un qui est en voie de se concrétiser. Aussi, celui d’aller dans l’espace m’excite beaucoup. Il ne manque plus que la confirmation de Virgin Galactic puisque mon dépôt est déjà donné. J’aimerais également d’ici cinq à sept ans construire la plus haute tour à condos en Amérique grâce à un concept immobilier révolutionnaire de l’ordre de deux milliards de dollars.
Yvan Cournoyer : Puisqu’il est question de ton tunnel, le processus avance-t-il bien?
Luc Poirier : Oui. Les onze intervenants impliqués dans le projet, incluant la masse de la population, sont en accord avec le concept et le principe, mais tous attendent que la ville de Montréal bouge et décide finalement d’aller de l’avant. Disons que ça va bien, mais pas assez vite à mon goût. Je crois que le processus s’accélérera lorsque le «bordel» sera pris sur les routes, en raison de la construction du nouveau pont Champlain qui s’échelonnera sur une période de cinq ans.
Yvan Cournoyer : As-tu l’intention d’écrire ton autobiographie?
Luc Poirier : Oui, certainement comme nous avions discuté ensemble au salon du livre de Montréal. J’ai commencé à répertorier tout ce que j’ai fait depuis l’âge de huit ans. Ce n’est pas un projet à court terme, mais j’y travaille à l’occasion.
YC : Bien hâte de te lire, ça sera excellent et inspirant, j’en suis convaincu.
Yvan Cournoyer : As-tu un scoop pour moi ?
Luc Poirier : Lol. Oui, mais tu dois être patient encore un mois!
YC: Lol
Yvan Cournoyer : Merci pour ton précieux temps et n’hésite pas à venir nous voir à nouveau au CIIQ. Bonnes vacances et tiens-nous au courant des projets flyés que tu imagineras durant ces vacances 😉 lol
Luc Poirier : Certainement. Avec plaisir mon cher.
Tout au long de votre carrière d’investisseur, favorisez au maximum de telles rencontres. Faites en sorte de côtoyer le plus possible de gens à succès qui sauront vous inspirer. Lisez ou écoutez des biographies, assistez à des témoignages «live». Vous deviendrez peut-être un jour l’une de ces personnes à succès. Qui sait.
Je vous invite à lire mes articles précédents et à les partager sur vos réseaux sociaux si vous croyez que vos amis pourraient en bénéficier.
Votre coach, Yvan
Article écrit pour LesAffaires.com